Photo de Serge Choinière, président de la Fondation Mensana

La maladie mentale perturbe chaque journée ou presque de la personne qui en est affectée. Tel que la maladie chronique ou le handicap physique, elle demeure présente : au travail, au repos, en amour, en amitié. Elle conditionne et parfois détruit les rêves, les aspirations. Si elle n’est pas trop grave, elle peut être «contrôlée», assujettie au moyen d’un régime de vie adéquat, d’une médication, d’une thérapie, généralement avec l’aide de toutes ces mesures combinées. Grave, la maladie mentale annihile la majeure partie de la vie. Moins grave, elle la gâche en grande partie, conduisant souvent à des ruptures amoureuses, à des pertes d’emploi, à des difficultés financières, à la dépression, parfois à une mort prématurée.

J’ai côtoyé la maladie mentale de près. Je dirais de trop près pour en être affecté depuis aussi loin que je me souvienne. J’ai été un enfant triste, un adolescent et un adulte déprimé. Jusqu’à ce que le «trouble dépressif persistant» me soit diagnostiqué. Une «petite» maladie mentale qui m’a fait beaucoup de problèmes, qui a gâché une grande partie de ma vie. Une maladie si petite et insidieuse qu’elle ne paraît presque pas pour le commun des mortels et même pour les spécialistes de la santé. Mais qui n’en demeure pas moins un boulet que le malade doit traîner tous les jours ou presque. Une si «petite» maladie qui fait autant de dommages, qui s’accroche au cœur et à l’esprit comme une métastase au tissu de l’âme.

Ces raisons m’ont amené à mettre sur pied la Fondation Compagnom et la Fondation Mensana afin d’apporter une certaine contribution au mieux-être de personnes ayant des problèmes de santé mentale et des personnes qui les soutiennent.

Pour contribuer, modestement, mais différemment, au mieux-être des malades, mais aussi de leurs proches et de toute une société.

Serge Choinière